jueves, 17 de marzo de 2016

Jean Racine et ses contemporains, Moliere, Corneille


Jean Racine et ses contemporains


Le Grand Siècle dans lequel Racine s’inscrit est particulièrement riche en talents dont la conjonction constitue le classicisme français. Lully, Poussin ou Mansart, Mme de Lafayette, Bossuet ou La Rochefoucauld contribuent à la perfection classique. Racine s’impose dans ce foisonnement, non sans se heurter aux deux autres géants de la scène, Molière et Corneille. Comme tous les grands classiques, il prend parti pour les Anciens contre les Modernes.
En 1664, La Thébaïde est jouée, sans grand succès, par la troupe de Molière, au théâtre du Palais-Royal. L’année suivante, Racine, qui a confié aux comédiens de Molière sa deuxième tragédie, Alexandre le Grand, la donne également à la troupe de l’Hôtel de Bourgogne. Molière ne pardonne pas cette trahison et accueille les rivaux de Racine. C’est ainsi que, en 1670, Tite et Bérénice, pièce de Corneille, est jouée au Palais-Royal au moment où la Bérénice de Racine remporte un triomphe.
Corneille, qui avait triomphé avec Le Cid, en 1637, appartient à la génération précédente, éprise d’un théâtre héroïque. Racine, à ses débuts, répond au goût nouveau pour la « galanterie », analyse délicate des sentiments amoureux. Tendre ou furieux, l’amour domine son théâtre, alors que, pour Corneille, l’amour reste une passion secondaire, qui doit être maîtrisée au profit de la « gloire » des héros. Divers épisodes rythment la querelle des deux auteurs. Quelques vers des Plaideurs parodient des vers du Cid. Dans la préface de Britannicus, Racine attaque le théâtre de Corneille qui, lui, dénonce le manque de vérité des personnages de Bajazet, turcs uniquement par le costume. Mais, après Suréna (1674), dernière tragédie de Corneille, Racine n’a plus de rival.
À partir des années 1680, la querelle des Anciens et des Modernes remet en cause la suprématie des auteurs et de la civilisation de l’Antiquité. Les Modernes (Charles Perrault, Fontenelle) veulent appliquer aux arts les notions de perfectibilité et de relativité imposées par les progrès scientifiques. Pour les Anciens, au contraire, l’Antiquité demeure la référence absolue, indépassable. Racine partage avec Boileau, La Bruyère ou La Fontaine, ce pessimisme conservateur qui voit dans l’antiquité grecque et latine l’âge d’or de la littérature.


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